Genre : science fiction
Titre original : Transcendent
Traduit de l'anglais par Dominique Haas
Editions Presses de la Cité
Date de publication : 2005

Intrigue : L'ingénieur Michael Poole est hanté par sa défunte épouse Morag qui lui apparaît aux moments les plus critiques de sa vie. Parallèlement, le récit nous emmène 500 000 ans plus tard, chez les post-humains de la Transcendance et chez la jeune Alia à qui la Transcendance a proposé l'immortalité.

Présent et futur se croisent dans ce troisième et dernier volume de la série "Les enfants de la destinée". Le lien avec les volumes précédents est cette fois évident : Michael Poole est le neveu de George Poole, qui était un des principaux personnages du premier volume. Mais ce qui frappe sans doute le plus le lecteur, c'est l'idée que l'avenir, même extrêmement lointain, est indissociable du présent et même du passé. Les super humains de la Transcendance ne peuvent pas acquérir la sagesse absolue tant qu'ils n'ont pas expié les fautes et les souffrances passées.

Morceaux choisis : "Vers la fin des années 2020, les Américains avaient déjà mis fin à leur longue histoire d'amour avec la voiture, lorsque les Espagnols suivirent leur exemple. ... Désormais, pour les habitants de Séville, l'endroit logique pour se débarrasser de leurs voitures tout à coup inutiles était le dépotoir puant, envahi par les rats, qui s'étendait juste derrière l'horizon. Le pli était pris. Bientôt, toutes les villes d'Espagne payèrent Séville pour gérer aussi leurs détritus.... Dans la région de Séville, les réfugiés s'étaient massés sur le Récif, faute d'autre endroit où aller dans la campagne desséchée. Ils dormaient dans la chaleur des énormes montagnes d'ordures pourrissantes. Ils n'avaient pas tardé à fouir dedans, parmi les rats, les goélands, les corbeaux et les blattes, toute une communauté de charognards arrivés avant eux. ... Ils survécurent. Certains d'entre eux, du moins. Les gens avaient des enfants tôt et mourraient tôt. Il y eut bientôt des gamins qui couraient partout, des générations entières de gamins qui ne connaissaient rien d'autre que ce monde d'ordures."

"Nous étions regroupés, dans cette salle nue en dehors d'une rangée de chaises et d'une poignée de gens, dont une femme en noir qui marmonnait des prières dans une langue qu'aucun de nous ne comprenait. Mais c'était extraordinaire de voir comment la tension montait dans la pièce. Tout à coup, Rosa se leva, nous faisant sursauter. Elle tendit le doigt vers Morag.
- Qui es-tu ? Renonce à ton travestissement ! Dis-moi ton vrai nom ! Comment t'appelles-tu ?
Morag regarda Rosa. Puis elle frotta le petit crucifix et me sourit. Elle ne paraissait pas effrayée le moins du monde.
- Je suis désolée, articula-t-elle.
J'étais trop choqué pour réagir.
Et puis Morag... changea.
Elle sembla se ratatiner dans ses vêtements, la peau de son visage se froissa. Une sorte de fourrure poussa sur son corps, de longs poils brun-roux, qui ne sortaient pas de sa peau mais se concrétisaient sur place, comme le morphing d'une RV. Elle continua à imploser dans ses vêtements, et bientôt sa robe s'effondra comme une tente dont aurait coupé les cordes. Ses bras dépassèrent de ses manches, comme s'ils rallongeaient. D'une secousse impatiente, elle envoya promener ses chaussures, révélant des pieds aux longs orteils, aussi longs que des doigts d'enfant. Elle se leva. Elle était devenue tellement mince que sa robe bleue lui tomba aux pieds. Des brumes de sous-vêtements, un soutien-gorge et une culotte, tenaient encore sur son corps, mais elle les retira et les regarda avec curiosité. Tout cela ne prit que quelques secondes."