Genre : science fiction
Traduit de l'allemand par Claire Duval
Titre original : Quest
Editions l'Atalante
Date de publication : 2002

Intrigue : Le commandant d'un vaisseau spatial entraîne son équipage dans une aventure que lui seul a choisie. Cherchant avec acharnement la Planète des Origines, la planète dont tout vie humaine est partie, Eftalan Kwest, c'est son nom, ira de déception en déception.

Ce voyage initiatique à la Gilgamesh est bien éloigné du récit des tapis de cheveux qui avait fait l'objet du premier roman d'Eschbach. Quelques considérations socio-politiques percent encore, à notre grande satisfaction, ici et là mais c'est avant tout l'obsession de Kwest pour sa quête qui nous touche, car cette quête est vaine et il le sait. Du voyage initiatique on passe donc au conte philosophique, conte sur la vanité de toutes choses.

Morceaux choisis : "J'ai soudain eu le sentiment de voir clair dans le jeu de l'existence. Un jeu infâme. Nous sommes ainsi faits que nous éprouvons sans cesse le besoin d'aspirer à quelque chose, de vouloir quelque chose - mais nous ignorons quoi. Tant que nous sommes jeunes, nous cherchons ce quelque chose dans l'amour entre un homme et une femme. Avec quelques années de plus, dans la richesse, le pouvoir, les voyages ou l'aventure. Et chaque fois que nous trouvons quelque chose, chaque fois que nous constatons que ce n'était pas ce que nous désirions, nous nous persuadons qu'il suffit de poursuivre la route, que cela ne doit plus être loin, que l'objet de la quête nous attend là, au coin du chemin, et qu'une fois saisi il sera à nous pour toujours. Mais que se passerait-il si ce désir tournait à vide, s'il nous incitait à chercher quelque chose qui n'existe purement et simplement pas ? S'il n'était là que pour nous maintenir en mouvement durant toute notre vie - pour que continue ce spectacle cruel, ce drame des espérances et des passions dont un dieu méchant s'amuse et se repaît ?"