Genre : science fiction
Titre original : The Last Colony
Traduit de l'anglais par Mikael Cabon
Editions L'Atalante
Date de publication : 2007

Intrigue : Le vétéran de guerre John Perry a refait sa vie avec l'ancienne membre des Brigades fantômes, Jane Sagan, avec qui il a adopté la petite Zoé, la fille du traître Charles Boutin. Alors qu'il exerce la sinécure de médiateur d'une petite colonie agricole, Huckleberry, on lui propose de fonder une nouvelle colonie humaine sur la planète Roanoake, ce qu'il accepte de faire en compagnie de sa femme et sa fille adoptive. Mais à l'arrivée, ils vont de surprises en surprises. L'Union Coloniale leur a dissimulé des informations essentielles à leur survie...

Ce troisième et dernier volet de la série "Le vieil homme et la guerre" conclut en beauté et sous forme d'une élégante boucle ce très bon récit. Ce volume-là est beaucoup plus politique que les précédents et cela le rend d'autant plus intéressant. Et toujours cette pointe d'humour ici et là, qui pimente le roman. John Scalzi a beaucoup de talent, un auteur à découvrir.

Morceaux choisis : "L'histoire de mon départ d'Heckleberry commence - comme toute histoire digne de ce nom - avec une chèvre. Savitri Guntupalli, mon assistante, ne leva même pas le nez de son livre à mon retour de ma pause déjeuner.
- Il y a une chèvre dans votre bureau, m'annonça-t-elle.
- Hum, fis-je. On n'avait pas traité la pièce contre ces bestioles ?
La remarque me valut un regard par-dessus la couverture du bouquin, ce que je tins déjà pour un petit triomphe.
- Elle est accompagnée des frères Chengelpet.
- Merde.
Les deux derniers frères à s'être autant chamaillés que les Chengelpet s'appelaient Caïn et Abel. Et là, l'un des deux s'était tout de même décidé à prendre des mesures concrètes pour en finir.
- Je croyais vous avoir demandé de ne jamais laisser ces deux-là pénétrer dans mon bureau en mon absence.
- Vous n'avez jamais rien dit de tel.
- Considérez ça comme un ordre permanent.
- Quand bien même, poursuivit Savitri en reposant son livre, cela supposerait que l'un ou l'autre des Chengelpet m'écoute, ce à quoi aucun des deux ne consentira jamais. Aftab a fait irruption en premier avec sa chèvre et Nissim lui a emboîté le pas. Ni l'un ni l'autre n'ont daigné m'adresser un regard.
- Je n'ai aucune envie de m'occuper des Chengelpet, me lamentai-je. Je sors de table.
Savitri se pencha sur le côté, attrapa la corbeille à papier et la posa sur son bureau.
- Il vaut mieux que vous vomissiez tout de suite, alors, me suggéra-t-elle."