Genre : science fiction
Traduit de l'anglais par Bernadette Emerich
Editions L'Atalante
Date de publication : 2005

Intriguante : Dans un futur pas trop lointain, les Hommes ont conquis plusieurs planètes et protègent férocement leurs colons par le biais des Forces de défense coloniale. Cette institution dont on ne connaît presque rien sur Terre attire pourtant par milliers les personnes âgées de 75 ans et plus pour une seule et unique raison : les Forces de défense coloniale ont trouvé le moyen, dit-on, de rajeunir les Hommes. John Perry a perdu son épouse depuis plusieurs années, il n'a plus rien à espérer de son existence terrestre et accepte donc de s'engager dans les FDC, conformément à un contrat qu'il avait établi 10 ans auparavant avec son épouse. Celle-ci étant morte entre temps, il part seul, laissant derrière lui la Terre pour toujours, car telle est la condition non négociable du recrutement.

Au premier abord, on peut se dire qu'un roman de guerre lassera vite le lecteur mais tel n'est pas le cas, loin de là. Grâce à un style fin et souvent teinté de dérision et à toute une série d'inventions du scénario, le lecteur passe vraiment un agréable moment et ne souhaite, à la fin de ce premier volume, que lire le suivant.

Morceaux choisis : "Je déteste être devenu l'un de ces vieux qui vont au cimetière pour retrouver la compagnie de leur femme morte. Quand j'étais (beaucoup) plus jeune, il m'arrivait de demander à Kathy à quoi cela pouvait servir. Un tas de viande et d'os pourrissants qui était une personne n'en est plus une. Ce n'est qu'un tas de viande et d'os pourrissants. La personne est partie... au paradis, en enfer, ailleurs ou nulle part. Visiter un quartier de bœuf revient au même. Quand on vieillit, on se rend compte que c'est toujours le cas. On n'y prête plus attention. C'est tout ce qui vous reste. Autant je déteste le cimetière, autant je suis reconnaissant qu'il existe. Ma femme me manque. Il est plus facile de penser à elle au cimetière, où elle n'a jamais été autrement que morte, que partout ailleurs où elle était en vie."

"Et ça a continué comme ça. Ruiz avait des reproches spécifiques envers les chrétiens, les juifs, les musulmans, les athées, les fonctionnaires, les médecins, les avocats, les enseignants, les cols bleus, les propriétaires d'animaux de compagnie, les possesseurs d'armes, les pratiquants d'arts martiaux, les passionnés de catch et, curieusement (à la fois parce que ça l'agaçait et que quelqu'un de la compagnie entrait dans la catégorie), les danseurs de claquettes. Par groupes, par paires ou seules, les recrues sortaient du rang dans l'obligation de courir. Finalement, je me rendis compte que Ruiz me regardait droit dans les yeux. Je restai au garde-à-vous.
- Que je sois damné ! dit l'adjudant. Il reste une tête de nœud.
- Oui, mon adjudant! hurlai-je à pleins poumons.
- J'ai un peu de mal à croire que tu n'entres dans aucune des catégories que j'ai conspuées. Je te soupçonne d'essayer d'éviter un agréable jogging matinal.
- Non, mon adjudant ! beuglai-je."