Genre : science fiction
Editions AU diable vauvert
Date de publication : 2010

Intrigue : Un vaisseau de la toute nouvelle Fédération Homéocrate s'écrase sur la planète Mytale, berceau d'humains mutants hostiles. L'agent fédéral Audham En-Tha se retrouve la seule survivante.

Ce roman d'Ayerdhal est tout aussi magistral que le Chant du Drille : beaucoup d'inventions, un style brillant et sophistiqué, ce roman a tout pour fasciner l'amateur de science fiction. Décidément, Ayerdhal mérite d'être davantage connu du public. Un tel talent n'est pas fréquent. On est fan.

Morceaux choisis : "Dans l'inextricable confusion des entrelacs végétaux, Audh croyait discerner des structures, des intentions, des fonctions, toute une organisation d'actions interdépendantes et complexes. Certains sillons trahissaient la mobilité d'arbustes et d'orchidées. Certaines plantes se paraient d'ébauches de membres, d'autres de tentacules préhensiles, d'autres encore étaient curieusement reliées à l'humus... Elle eut l'occasion de les voir se déplacer par bonds saccadés sur des racines rétractiles. Elle avait découvert cette particularité par hasard, en tournant brusquement la tête dans la direction d'un bruit de succion. Immédiatement, elle eut le sentiment d'un danger, d'une menace consécutive à cette découverte. Au moment où elle vit s'abattre un fruit énorme sur la fleur qui avait divulgué sa mobilité, comme l'exécution d'un jugement sommaire, la sylve se déchaîna. Des lianes fouettèrent l'air devenu nauséeux, des corolles s'ouvrirent pour projeter de minuscules dards, dont plusieurs l'atteignirent sans réussir à percer sa combinaison, et de lourdes baies s'écrasèrent autour d'elle, dégageant une fragrance sirupeuse de liqueurs borgiaques."

"Deux ans après que l'Empire eut déposé ses premiers colons, Mytale avait tué quatre-vingts pour cent d'entre eux ; douze autres tentatives ont connu le même sort, malgré les moyens scientifiques mis en œuvre. Quand la colonie a été abandonnée, ce qui restait de l'espèce humaine ici était méconnaissable et pitoyable, quasiment tous sont morts dans les cinq ans. Les générations suivantes ont tenu cinq à sept fois plus, mais il a fallu cinq siècles avant que l'espérance de vie n'atteigne cinquante ans pour les plus solides. Aujourd'hui encore, à cause des mutagènes, elle se situe dans ces eaux..."